GILETS JAUNES — Christian Hutin : «Cette révolte est une expression du génie français»

Christian Hutin analyse le mouvement des Gilets jaunes pour RT France. Le député chevènementiste se réjouit de voir les Gilets jaunes parvenir à faire bouger certaines lignes, comme en témoigne la décision de l'Etat de taxer les Gafa. (ENTRETIEN)

Christian Hutin est député du Mouvement républicain et citoyen (MRC) du Nord depuis 2012. Chevènementiste, il a été maire de Saint-Pol-sur-Mer et Vice-Président de la Communauté urbaine de Dunkerque de 1995 à 2017.

RT France : A l’approche de l’Acte 6 des Gilets jaunes, pensez-vous que les dernières annonces gouvernementales vont apaiser et essouffler le mouvement ?

Christian Hutin (C. H.) : Les annonces ont apaisé manifestement. Il y a eu un essoufflement du mouvement. C’est aussi le fait de plusieurs choses : d’une, un certain nombre de violences et d’éléments qui ne correspondaient pas à la mentalité d’une partie des gens, qui étaient sur les ronds-points ou qui manifestaient, ont joué dans l’essoufflement.

Il y également un certain nombre de Français qui travaillent, qui sont parfois eux-mêmes des Gilets jaunes avec les mêmes difficultés. Cela peut commencer à présenter de véritables difficultés par rapport à leur travail, pour pouvoir s’y rendre.

Je pense enfin aux commerçants ou à ces milliers de personnes qui ne vont pas avoir de boulot à Noël du fait des manifestations sociales. C’est un ensemble qui fait que le mouvement s’essouffle.

En revanche, l’idée d’avoir plus de justice sociale ou de réformer notre système global de partage de richesse c’est quelque chose qui restera.

Aéroport Notre-Dame-des-Landes : un renoncement grave qui met en cause l’autorité de l’Etat et la parole donnée !

Communiqué de Jean-Luc Laurent, président du MRC, le 19 janvier 2018

L’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes qui avait été validé par les citoyens du département de Loire-Atlantique à 55% et par 150 décisions de justice est une lourde erreur et un grave précédent.

C’est une décision de renoncement pour motif de petite tambouille politicienne qui abandonne l’intérêt général et conduit à un affaiblissement grave de l’autorité de l’Etat, sans parler du coût pour la collectivité.
De surcroît, ce renoncement à l’engagement pris par Emmanuel Macron crée un grave précédent qui ne sera pas sans conséquence sur d’autres projets que la puissance publique voudra conduire au service de l’intérêt général et qui seront entravés par des intérêts particuliers et des groupes minoritaires.