Logement pour tous et cadre de vie à Châtillon – Mercredi 20 janvier 2016

Châtillon, Mercredi 20 janvier 2016 Les associations “Châtillon pour Tous” et “Cadre de vie Châtillon” avaient sollicité le MRC Mouvement Républicain et Citoyen représenté sur Châtillon par notre camarade Secrétaire National, Christophe MOUTON, et invité notre camarade Secrétaire National du MRC, Jean-Marc NICOLLE aux côtés de Daniel HANNOTIAUX, Président de l’association Sud Environnement pour une réunion débat avec les Châtillonnais sur le thème du “logement pour tous et cadre de vie”.
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Chatillon 1

Conseiller Régional de la région Île-de-France, nouvellement élu Maire de la ville du Kremlin-Bicêtre succédant au Président du MRC Mouvement Républicain et Citoyen, Jean-Luc LAURENT, Député du Val-de-Marne, notre camarade Jean-Marc a remis en perspective pour les nombreux Châtillonnais ayant répondu présents à la réunion débat, les raisons et le long cheminement qui ont conduit à la création de la Métropole du Grand Paris (MGP) : construire un outil de solidarité entre la plus riche des régions d’Europe et notre capitale.

Jean-Marc a salué la volonté des Maires de Paris, Bertrand DELANOE puis Anne HIDALGO, dans la définition du SDRIF et de la MGP avec les équipes de Jean-Paul HUCHON à la région même si Nicolas SARKOZY en retarda l’échéance avec une loi en 2008 ayant réinitialisé les travaux démarrés dès 2004.

Territoires, Conseil Métropolitain, enjeux d’aménagements des travaux du futur Grand Paris Express dont une gare sera construite à Châtillon ainsi qu’au Kremlin-Bicêtre, Jean-Marc a pu apporter explications et éclairages sur les démarches PLU entreprises dans de nombreuses villes à la veille de la mise en place au 1er janvier 2016 de la Métropole du Grand Paris : comme de nombreuses communes dont le PLU n’avaient pas été mis à jour, 2003 pour la ville du Kremlin-Bicêtre, un nouveau projet de PLU a été travaillé durant 18 mois, avec la population au cours de consultations et de réunions publiques et a été voté en décembre 2015 : le projet de future gare étant très structurant pour la ville.

Une situation qui tranche avec celle de la commune de Châtillon qui aura vu son PLU révisé quasiment chaque année depuis 6 ans au gré des opportunités qui s’offraient pour le foncier de la ville.

Daniel HANNOTIAUX, Président de Sud Environnement et à ce titre, ayant été consulté au cours de l’été 2015 sur le projet de PLU de Châtillon, a fait part de son diagnostic : des textes obligatoires en préambule du document annonçant, certes, le caractère durable du PLU, un recensement exemplaire des caractéristiques architecturales de Châtillon mais aucun engagement, aucune directive vis-à-vis des actions à mettre en œuvre pour la protection du patrimoine ou de l’environnement de la Ville. Comme si le reclassement de telle zone ou telle autre en zone éligible à la construction de logements, comme pour les précédentes révisions du PLU de Châtillon était à la hauteur des enjeux : augmentation de la circulation avec l’arrivée des salariés de la société Orange, phase de construction de la nouvelle gare en lieu et place de la gare routière de Châtillon Montrouge avec les perturbations sur les transports en commun déjà identifiées, ou encore les perspectives d’augmentation de la population Châtillonnaise dans les 5, 10, 20 ans à venir.

Roger LEDU, président de l’association “Cadre de Vie” est revenu sur ces grandes mutations à venir sur la ville ainsi que sur le sujet de la densification inéluctable de la population. Notre camarade Jean-Marc avait en effet rappelé que la précédente majorité de gauche à la Région Île de France, sous la présidence de Jean-Paul HUCHON, avait intégré dans son schéma directeur et dans la préparation de la Métropole du Grand Paris, cette densification de la population dans les zones déjà construites de la région Île de France en prévoyant les infrastructures permettant à nos concitoyens de pouvoir réduire les temps de trajets domicile travail : il est en effet indispensable de conserver le patrimoine agricole et forestier de l’Île de France car nous sommes arrivés aux limites des possibilités de “Villes nouvelles” des années 70 80.

Thierry MUSEUX, président de l’association “Châtillon pour Tous” est intervenu pour expliquer les conséquences du développement urbain pour Châtillon basé uniquement sur la loi du marché et des opportunités immobilières comme ce fut le cas ces dernières années : un prix du mètre carré qui s’envole : 6000 euros, la municipalité vendant aux promoteurs les plus offrants sans particulièrement veiller à l’optimisation financière qui en est faite (nombre de m2 bâtis) ou en contrepartie d’offres d’accessions à la propriété ou de logements à loyer modéré pour les familles châtillonnaises.

Jean-Marc a pu préciser que le fait que les enfants des familles d’une ville ne puissent pas se loger à leur tour est préoccupant et que le transfert du PLU au niveau du Territoire (il y en a 12 pour la Métropole du Grand Paris) permettra de coordonner la pression qu’exerce Paris sur la petite couronne : les familles parisiennes s’agrandissant se rendent en petite couronne pour pouvoir à budget constant bénéficier d’un logement d’une à deux pièces supplémentaires, ce qui augmente la demande ainsi que les prix du marché privé.

L’échange avec la salle fut riche : les Châtillonnais se sont interrogés sur les ambitions en termes de circulation douce : pistes cyclables mais également abris sécurisés pour les vélos. De même pour les zones pavillonnaires de Châtillon et l’instruction de cette densification de la population : s’agit-il d’élever des immeubles en lieu et place des pavillons ?

Les élus d’opposition du conseil municipal de Châtillon, Martine GOURIET (PS) et Nadège AZZAZ, conseillère régionale (PS), ont fait part de leur position : il est indispensable de passer Châtillon d’une ère de “coups” immobiliers à une véritable conception avec la population de projets structurés intégrant équipements et services publics, tout particulièrement si on considère la perspective de plusieurs milliers de logements à construire à l’emplacement des établissements de l’ONERA où il ne s’agira pas de découvrir au dernier moment les besoins en école primaire ou en transports en commun… Martine GOURIET a particulièrement insisté sur l’urgence d’agir : 1200 familles châtillonnaises sont en attente d’un nouveau logement.

Voir le compte rendu sur le blog de Martine GOURIET

Jean-Marc, également président de Kremlin-Bicêtre Habitat, a fait part du retour d’expériences de récents projets au Kremlin-Bicêtre où, en concertation avec la population, des programmes mêlant différents types d’immeubles de niveaux d’étages de quelques uns à une quinzaine ont vu le jour : la hauteur a ainsi permis de dégager des espaces à vivre au sol : squares, parcs avec arbres et jeux pour enfants, tout en offrant des perspectives, des points de vue sur Paris.

Jean-Marc a particulièrement insisté sur les possibilités qui s’offrent au Maire d’une commune pour inciter les promoteurs à faire des programmes à 1500, 2000 euros de moins du mètre carré. Il a pris l’exemple d’un programme récent où le promoteur a évité les frais de commercialisation (10 à 15%) en ayant préservé la totalité d’un programme à la suite d’une réunion publique de présentation avec la municipalité du Kremlin-Bicêtre. Bien sûr, il est du devoir de la municipalité dans ce type de programme d’éviter les opérations financières spéculatives afin de permettre aux habitants de la ville de réellement pouvoir bénéficier de ce type de programme.

JeanMarc est également revenu sur la notion de “parcours résidentiel” qui lui tient à coeur : proposer aux familles une offre de logements qui puisse répondre à leurs besoins : davantage de pièces quand les enfants arrivent, et un logement plus pratique quand les enfants quittent le nid et fondent leur propre foyer.

Faisant le lien avec la nouvelle organisation des territoires de la Métropole du Grand Paris, il a confirmé que les stratégies “d’opportunités” assez égoïstes pour certains PLU ne seront plus aussi simples à l’avenir pour les Maires : le PLU devient une compétence de l’EPT Établissement Public Territorial, et chaque Maire devra donc se mettre d’accord avec ses homologues du Territoire: un véritable mécanisme de solidarité.

Jean-Marc s’est toutefois interrogé et regretté l’impact possible de la gouvernance d’un tel mécanisme par une majorité politique différente en réponse à un questionnement de la salle sur l’annonce par le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine d’une fusion avec le département des Yvelines. La solidarité sur la question du logement n’a jamais été la tasse de thé des élus de droite dans ces deux départements.

Les Châtillonnais présents ont pu débattre, interrogeant les intervenants ainsi que les élus de gauche présents.

Roger LEDU a conclu en réponse à une question d’une Châtillonnaise : “Qui décide?” : Oui, que pouvons nous faire? : les associations “Cadre de Vie Châtillon” et “Châtillon pour tous” apportent depuis 2004 un soutien aux initiatives des Châtillonnais qui ne se retrouvent pas dans l’apolitique foncière de la municipalité : projets, démarches et recours administratifs. La route est devant nous : aux citoyens de s’exprimer, de réclamer le débat publique et de proposer leur vision et leurs projets pour l’avenir de Châtillon !